ANTIQUAIRES DE SAINT-SULPICE


Comme tous les ans, j'adore aller me promener autour de la fontaine Saint-Sulpice pour renifler les belles choses, chez nos chers antiquaires parisiens. Le porte-monnaie vide -- c'est beaucoup trop inaccessible pour lui et moi -- et les mains sur le portable discrètement en position appareil photo, nous voilà en vadrouille avec mon copain Bernard.
Première belle impression, cette jolie entrée avec ses fleurs des champs bleues, ses lettres dorées de guingois et ce petit meuble blanc et bleu campagnard pour poser des pots. Une table couverte d'énormes cruches et récipients en verre grossier, une lampe en laiton fleurie et baroque...



et puis beaucoup, beaucoup de choses dorées et trop bourgeoises à mon goût. Des bijoux sans intérêt, des armes anciennes, des chinoiseries toujours à la mode, des masques africains sans expertise, des croûtes que l'on n'ose pas prendre pour des tableaux, et tout à coup, là, magnifique, un stand entier rempli de perles lumineuses... que du bonheur!


Des lampes  allemandes de chez Kaisers, des lampes en bakélite du Bauhaus, des objets industriels chromés (ventilateurs, hélices, horloges et lampes de bureau) et de magnifiques fauteuils cuir des années de l'entre deux guerres... que du bonheur!

 


















(Emmanuel Jourgeaud, 5-element.fr, Paris)

Un peu plus loin, quelques éléments de nostalgie nous replongent en enfance. Des tabourets d'école, un cheval à bascule qui bascule encore, une vieille balance rouge et un magnifique tricycle en acier et bois à 290€. Une bagatelle pour l'enfant que l'on est et qui aimerait tant avoir la taille appropriée pour pouvoir encore monter sur ce petit bolide.






Parmi d'autres objets toujours plus planplan, ronflant et croulant les uns que les autres, une ou deux belles apparitions. Un fauteuil en cuir effet croco des années 50, une lampe improbable de la même époque, et une composition digne d'un amateur de cabinet de curiosité, comme moi!




Cette année était bien moins inspirante que les dernières. La fontaine n'était pas allumée et ne venait pas éclabousser le passant de ses fines gouttelettes vertes. Le soleil n'était pas au rendez-vous et les parisiens blasés avaient oublié leur sourire à la maison. Alors avec mon pote Bernard, nous sommes allés manger une glace dans la rue de Bucy... sans regret.


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